Salut, Ô toi qui me lis.
Ça fait un sacré bail.

J'avais de grands projets pour ces lettres, et puis comme souvent je suis tombée dans une ornière.
Plus grands yeux que grand ventre.
Trop de cerveau.
La vie et ses impondérables a repris ses aises dans mon corps, ma tête et mon agenda.

Alors, je tente un truc différent. Histoire de faire la nique aux To-Do, aux injonctions du Juge* et aux plaintes de la Victime*. Un truc où j'ai pas de plan, pas d’enjeu, pas d'objectif.

Juste une intention.

Dire merci.

C'est bête comme chou hein. Mais je sens que la gratitude ressemble à un puits qui produit sa propre Eau en continu. Un truc genre boucle récursive (Salut Edgar !*), vidéo psychédélique, plafond étoilé sous LSD.

Et puis célébrer ce, ceux, celles qui aident, c'est aussi faire la nique à toute cette concurrence, toute cette compétition, cette mentalité de comptable que je me trimballe et qui m'épuise.

J'ai peur, toujours. De me faire niquer.

Sûr. On m'a appris, transmis, fait infuser tout ça. Mais bon, quand j'engueule mon mec parce qu'il me tape une clope, ou que je rechigne à aller faire une rando un poil loin avec des potes parce que "tu comprends, le prix de l'essence", la Comptable est bien là. C'est Elle qui parle, qui mesure, qui aligne les batônnets, les euros, les attentes, et les radineries. Elle c'est Moi. Pas uniquement, c'est vrai, nous sommes nombreuses à l'intérieur. Mais quand même.

La Comptable compte, thésaurise, compare.
Utilise.
Accuse aussi.
Pointe du doigt.
Contrôle. Reproche. Attaque.
Défend ses petits avoirs, et ses petites affaires.
Elle vit, constamment, dans l'énergie du Manque.

Me revoilà bien... J'ai l'intention de dire merci, et je défonce la Comptable ahaha.
C'est dur hein, d'ouvrir.
De s'ouvrir.
De couper les barbelés.
On ne se refait pas.
Alors sautons !

Merci, à Morgane, de Canard à l'Orange, dont je lis la newsletter depuis des mois et dont je suis la formation à l'écriture depuis décembre. A la lire, j'ai eu envie de vous écrire, et rien que ça, c'est magique.

Merci à mes voisins, dont le bruit envahit mon espace, et qui, souvent, me forcent à sortir, à venir boire un coup, à discuter l'bout d'gras. Leur parler me montre que l'intégralité des gens ont des emmerdes, souvent longues comme le bras, mais aussi une créativité infinie de façons simples et collectives de les conjurer. Ô leçon de vie.

Merci aux copains du Moulinage de Chirols. Dans ma grammaire perso, je me suis longtemps figurée qu'il y avait deux catégories de gens. Ceux qui construisent des maisons, et ceux qui dansent sur les falaises : les cinglés du monde*. Les moulineurs font tout en même temps, et à l'impossible chacun est tenu puisque selon l'énergie de ce lieu, rien ne l'est, impossible. Ces gens créent dans les neurones et dans les corps cette (si) précieuse idée-là. Évidemment, tout cela implique du temps, de la patience, de la persévérance, une dose de désillusion, pas mal de courage, un gros sac d'apprentissages, 25 bifurcations, des énormes kiffs, autant d'amour que de gravats, quelques engueulades, du flou clair et du clair flou. Oui, bien sûr. Précisément. Ô Folie qui guérit.

Merci au collectif de femmes qui m'accueille depuis quelques mois. Grâce à elles, je me connecte au principe d'Abondance, à la magie du passage à l'action, à remplacer le prisme du Manque par le prisme du Cadeau. Je touche du coeur mes angles morts (en vérité je me les prends en pleine face). J'approfondis mes liens à la spiritualité, à mes rêves. Je travaille ma relation à l'argent, à l'engagement. Je découvre un système parallèle qui mouline exactement la dialogie* qu'explore cette lettre : donner et recevoir (dans ta gueule la Comptable !). Ô Magie qui libère.

Merci à la Lune Rousse, qui m'a offert l'Amour sur un plateau d'étoiles. Ô Désir, messager du mouvement.

Merci aux deuils, à ceux, celles, et ce qui meurt, de composter la vie pour en faire un terreau plein de leur énergie. Merci Elvina*, Michel, Pascale, Ouishare. Mention spéciale pour mon petit chat qui a passé 15 ans à mes côtés. Merci pour le bordel, les câlins, et l'amour. Ô petite bête...

Merci à mes clients. De m'enrichir tellement. De m'ouvrir les portes de mondes inconnus. De reconnaître mes compétences et mon utilité. De me faire confiance, même (ou particulièrement) quand je ne colle pas dans les cases. Ô Coopération, marraine des apprentissages les plus fous.

Merci à la communauté gesticulante. De me faire vivre ce truc dingue de monter sur scène pour cracher sa vérité, transmettre son expérience, ou juste, parfois, briller, simplement. Merci à la coopérative citoyenne de m'avoir ouverte à la philosophie de l'éduc pop et de me permettre de remettre le couvert avec une deuxième conf'... Le thème à venir pour la saison 2 : la valeur, le pouvoir, le travail... Comment vibrer juste dans ce monde qui nous fait vibrer contre ? Ô grand kiiiiiiiiifff !

Merci au public qui vient me voir, pour votre énergie, vos rires, vos encouragements, vos conseils, vos partages, vos échos, particulièrement les jours où il pleut, où c'est dur, où j'y suis pas. Merci de me renvoyer tout ce que j'y ai mis d'amour et de cerveau, vos miroirs sont inestimables. Ô Puissance de vibration des corps et des cœurs.

Merci aux amis et aux livres, de m'avoir tant donné, tant appris. Merci pour les partages et les voyages. J'en profite pour faire tourner les dernières claques que j'ai reçues : Connemara de Nicolas Mathieu (pour la ruralité), 3 : une aspiration au dehors de Geoffroy de Lagasnerie (pour l'éloge de l'amitié), A nos amis du Comité Invisible (pour l'organisation anarchiste), La convivialité d'Ivan Illitch (pour repenser la productivité, l'institution et le lien à l'outil). Ô Essence de Vie, amitiés, mots, apéros.

Merci à toi qui me lis, tu ne peux pas savoir à quel point c'est précieux pour moi, d'être lue. Ô Immense Gratitude.

A bientôt les chouchoux !

PS : A la relecture de cette lettre, je réalise que c'est une Ode à mes liens. Plus j'avance, plus je suis convaincue que nos liens sont la source qui nous permettra de survivre, d'apprendre, de nous nourrir, dans tous les sens du terme.

Alors j'envisage d'organiser une rencontre de deux jours qui mixerait détente, échanges et philosophie autour de ma conférence gesticulée, pour créer des liens grâce à elle.

L'intention : face au bordel ambiant, comment dépasser l'impuissance, comment s'organiser à partir de nos liens ?

En pratique : un vendredi soir apéro pour faire connaissance, un samedi pour se raconter des histoires, une aprem pour vivre ou revivre ma conférence gesticulée en petit comité, le lendemain pour en explorer collectivement les échos.

Logistique : Une maison familiale, avec une piscine et un beau jardin à Viviers, en Ardèche, un budget à prix libre. Trois dates possibles : 19/20 août, 21/22 août (lundi, mardi), 16/17 septembre.

Est- ce que ça te parle ? Si oui, manifeste ton intérêt en remplissant le frama et/ou en m'envoyant un mail. Je te recontacte rapidos.
*Mon public en délire reconnaîtra des références à ma conf'. Les zautres, ça vous fait un teaser :)

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